Carnet de Route n°11
PEROU - BOLIVIE



PEROU : 2 OCTOBRE-2I OCTOBRE




Le 2 Octobre, nous franchissons la frontière Equateur-Pérou. Magnifique frontière colorée. Les deux pays sont séparés par un fleuve. Nous franchissons donc un pont pour nous rendre dans le pays voisin. Au-dessous de nous, nagent des hommes tirant chacun une dizaine de bouteilles de gaz…… Les douaniers sont très sympas. A la place des bakchichs de l’Amérique centrale, nous avons droit à des sourires. Nous poursuivons notre chemin jusqu’à la capitale, LIMA, où nous sommes invités par des amis espérantistes. Nous habitons chez Gustavo et sa maman…….des Japonais qui ont toujours séjourné au Pérou. Amusant non ? Avec Gustavo nous parlons espéranto et avec sa maman nous parlons espagnol : gymnastique linguistique pas toujours facile.

LIMA : Nous sommes frappés aux premiers abords par la pauvreté de sa population. Beaucoup de construction en taule, en bois sont accrochés à la montagne. Cela nous fait penser aux favelas du Brésil (vus à la TV ). Lima est une ville aux nombreux petits boulots. Quand nous sommes en voiture, à chaque feu ou stop, il y a des vendeurs qui viennent frapper à notre vitre : vendeur d’essuie-glace ou de chewing-gum, vendeur de journaux ou de dentifrice. Tout se vend dans la rue. Quand nous sommes dans le bus, c’est la même chose, vendeur de tout et de rien et vendeur qui nous crie dans les oreilles pour vanter ses produits. A maintes reprises, nous avons droit à de véritables discours sur des produits miracles qui soignent tout…Le pire c’est qu’à chaque fois ça marche et que le vendeur repart avec une poignée de soles ( monnaie du Pérou). Un autre exemple de travail que nous n’avions pas encore vu dans les autres pays. Des hommes sont postés à côté d’arrêt de bus et notent à quelle heure passent les bus. Contre quelques soles, les chauffeurs peuvent savoir à quelle distance est leur concurrent. Astucieux non ? Lima abrite aussi une population assez riche. Il n’y a pas de classe moyenne dans cette ville. On nait pauvre ou riche. Nous, nous étions hébergés chez des riches et avons pu aller dans des lieux à des années lumières des favelas. Nous sommes, par exemple, allés dans un immense centre commercial, un véritable centre à l’américaine où tout est démesuré. Cela est terriblement choquant. Comment ces deux populations peuvent-elles cohabiter ? On sent vraiment de l’injustice. La ville de Lima sinon ne nous a pas particulièrement séduits : pas très belle, sentiment d’insécurité, polluée, sale et triste. Dans notre maison au style japonais, avec même à l’intérieur de la maison, un bassin avec des poissons, nous étions dans une bulle. Rejet pour un temps de la réalité ! Nous avons quand même fait la rencontre de Péruviens, par le biais de l’espéranto : avec Carlos, nous avons visité le musée de la Nation et assisté à un spectacle de danses folkloriques dont raffole Rachel. Avec un autre Carlos et Juan Carlos, dans nos âges, nous avons plutôt côtoyé les endroits pour les jeunes : bière en espagnol se dit cerveza ( cerboise ). Les jeunes sont comme chez nous. Ils portent presque tous le même uniforme : le jean. Manu Chao, chanteur français du groupe Mano Negra, est très populaire en Amérique centrale et du sud. Il chante en espagnol mais sommes fiers de dire qu’il est français. Chauvinisme !



Nous sommes restés presque une semaine à Lima et étions pressés de rejoindre CUZCO, une autre ville mais très différente. Pour relier ces deux villes : 21Heures de bus pour faire 8OOKm……..

CUZCO : Cuzco est en fait la ville où il faut passer pour aller voir le Machu Pichu : encore un rêve pour moi. Il y a plusieurs façons de se rendre au Machu Pichu : la plus facile est le train et la plus sportive et interessante à nos pieds, la marche. En effet il existe ce que l’on appelle le Chemin des Incas. Durant 2 ou 4 jours au choix, nous empruntons le chemin que jadis ( vers 15OO av. JC ) empruntaient les Incas pour se rendre sur le fameux site. Quand nous sommes arrivés à Cuzco nous avons été très surpris par ce qu’on nous a dit à l’office de tourisme : Depuis avril 2OO1, vous êtes obligés de passer par une agence, de partir avec un groupe pouvant compter 16 touristes maximum et avoir 2 guides et 8 porteurs. Les prix aussi étaient devenus fous : 5O dollars l’entrée du site au lieu de 16 auparavant, 3O dollars pour le train au lieu de 8. Complètement fous ! Devinez à qui appartient le Chemin des Incas : à la fille de l’ex-président Fujimori, celui la même qui a fuit au Japon pour des histoires entre autre de corruption……. Nous sommes donc passés par une agence et avons dû nous acquitter de 1OO dollars chacun pour faire la marche de 4 jours des Incas. Les rêves n’ont pas de prix (ou presque). Avec une telle somme, nous nous attendions à une marche inoubliable…..et elle le fut : au lieu de 16 nous étions 18, nous n’avions que 7 porteurs et une tente pour dix pour manger. Malheureusement il a plu les trois premiers jours nous empêchant de voir le paysage et ce qui fut le plus ennuyeux ce fut pour les repas : 10 sous la tente et 8 sous la pluie !De plus, nous n’étions pas le seul groupe et tous les groupes partent à la même heure et campent dans le même lieu. Sentiment de pauvres touristes Coincés dans un troupeau. Nous qui détestions déjà les agences, on était servi. Nous nous rappelions avec nostalgie nos 3 semaines de trek autour des Annapurnas au Népal où nous marchions tous les deux et ne rencontrions que 2,3 touristes dans la journée. Positivons, la marche a tout de même eu de bons côtés : 4Okm Sur de très beaux chemins, le passage de 3 cols dont un à 42OOm et une arrivée sur le Machu Pichu grandiose. Pour combattre le mal d’altitude, nous avons dû mâcher des feuilles de coca. Ce n’est pas très bon mais cela nous a bien aidés. Tous les Péruviens mâchent de la coca, c’est une tradition : cela sert de coupe faim, de monnaie d’échange parfois, de médicament contre bien des maux……. Notre arrivée au Machu Pichu fut grandiose. Alors que nous désespérions de ne rien voir, la brume s’est levée et un soleil brûlant est apparu. Est apparu également le site inca. Incroyable Machu Pichu, ancienne cité inca, perchée sur la montagne, au milieu de nulle part. Quelques mots sur nos porteurs : ils portent une charge de 25 Kg maximum (il y a une pesée-contrôle). C’est eux qui installent nos tentes et préparent nos repas. Pour cela ils courent sur les chemins pour arriver avant nous. C’est un travail très dur et très mal payé (3OF par jour). Ils ont été adorables avec nous et faisaient tout pour que nous soyons heureux. Hommes admirables, exploités par des agences qui se mettent plein d’argent dans les poches. Alors que nous rentrions en train, nous avons vu une manifestation de ces porteurs réclamant 2OOF pour ces 4 jours de forçats. Nous espérons vivement que cela a fonctionné. Ce trek nous aura aussi permis de faire de multiples rencontres de voyageurs des quatre coins du monde. Avant de partir, nous pensions aux rencontres que nous allions faire avec les gens des différents pays et n’avions pas pensé faire la rencontre d’autres voyageurs. Et pourtant nous nous sommes faits de nombreux amis Européens dont quelques Français.

PUNO : Le second lieu où vont par préférence les touristes au Pérou est Puno. Cette ville est située au bord du lac Titicaca à 3800m au-dessus du niveau de la mer. Le lac Titicaca est le lac navigable le plus haut du monde Et couvre 8000Km. Il sert de frontière avec la Bolivie. Le lac est vraiment très beau avec des montagnes enneigées. Sur ce lac il y a de grandes îles et aussi des îles flottantes. Au moins 3OO personnes vivent sur ces îles flottantes faites en roseaux. Il y a 350 ans que ces îles sont habitées. Les habitants ont fui le travail des mines de Potosi en Bolivie : travail de mineur conduisant très souvent à la mort. Pour visiter ces îles nous avons encore dû passer par une agence. Nous redoutons généralement les agences : elles promettent beaucoup de choses et en fin de compte, on se fait avoir. Par contre, en passant par les agences Le coût est moins élevé que de partir seul et cela est nettement plus facile. Cette fois nous nous retrouvons 30 à l’embarcadère et montons dans un petit bateau. A côté de notre bateau se tient un cargo, un véritable cargo, qui a été acheminé ici il y a un bon moment de l’Océan Pacifique à ici sur le dos de lamas……cela a duré 6 ans…….Deux guides commentent en anglais et en espagnol l’histoire des habitants des îles. Cela nous amuse car nous comprenons les deux langues. Cela fait répétition. Après 30 minutes, nous arrivons sur une des îles flottantes. L’île et les habitations sont construites en roseaux. L’île repose sur plusieurs mètres de roseaux. Difficile d’imaginer des gens vivant ici, sur une si petite superficie. En fait, demeurent sur l’île maintenant des femmes vendant de l’artisanat. Les hommes eux travaillent à Puno et reviennent le soir. Il est amusant d’apercevoir dans ces petites maisons des télévisions. Vive l’électricité solaire ! Nous visiterons ensuite deux vraies îles, Amantani et Taquili. Sur la première nous dormirons. Nous descendons du bateau et sommes accueillis par le chef d’un des villages. Il possède un cahier où sont recensés les noms des familles. Un des guides donne le nom de deux touristes et le chef du village leur attribue une famille. Sur l’île Amantani,, il n’y a pas d’hôtel, pas de restaurant, pas d’électricité, pas de voiture, et même pas de vélo ! Le pied, quoi ! Par ce système de dormir chez l’habitant, tout le monde est content. D’un côté une bonne expérience pour nous et de l’autre un peu d’argent pour les familles. Nous, nous sommes tombés chez le chef du village. Normal nous sommes des hôtes de choix. Non ? …….. Pour arriver à Amantani, nous avons mis 3 heures, c’est dire que le lac est immense. Drôle d’impression que d’être sur une île au milieu du lac Titicaca à 3800 m d’altitude. Au programme, visite de l’île et petite fête. Avant cela, un petit foot est organisé : touristes contre péruviens. Seuls 2 touristes relèveront le défi. Comme d’hab, je ne manque pas une occasion de jouer. Courir et taper dans un ballon à 4000m d’altitude est plus qu’épuisant. Sans cesse avec mon ami hollandais nous devions nous arrêter pour respirer……….Soirée au rythme de la musique péruvienne. Le lendemain, petit tour sur l’île Taquilé, encore une île sans route et sans électricité. 3 heures de bateau nous attendent encore pour le retour. Nous revoilà à Puno pour notre dernier jour au Pérou. Au repas du soir : alpaga –frites, pas mauvais ! ! ! ! !

BOLIVIE : 21 OCTOBRE-1O NOVEMBRE



Premiers jours boliviens :

Après un passage de frontière des plus tranquilles avec vue sur le lac Titicaca scintillant sous le soleil de midi, nous avons découvert les routes chaotiques boliviennes : on se serait cru au Cambodge ! Première étape : Copacabana. Une sorte de station balnéaire où touristes étrangers et boliviens viennent acheter des souvenirs, boire un coup sur la plage (toujours au bord du lac Titicaca) en grignotant du gros pop-corn ou des nouilles soufflées et sucrées et prendre quelques photos de la magnifique cathédrale aux murs blancs et aux dômes couverts de céramique bleutée. C’est donc dans cette ambiance que nous avons retrouvée un de mes amis d’enfance (Rachel) et ses deux copains, en route pour Lima et son aéroport, après trois mois de stage dans des hôpitaux et de voyage à travers la Bolivie : soirée très sympa à échanger nos expériences. Nous sommes ensuite repartis vers La Paz, la plus grande ville bolivienne, perchée à 3700m. Mais entre une cheville douloureuse pour David ( à cause d’un trottoir biscornu ) et des douleurs intestinales accompagnées d’un évanouissement pour moi ( à cause d’une coupe de gélatine et de crème pas très fraîche mangées dans la rue, c’est pas sérieux ! Nous n’avons pour ainsi dire rien vu de cette ville, dominée par de superbes montagnes enneigées et grouillantes de vie. D’autant plus que mes parents (Rachel), qui s’étaient décidés à venir nous rejoindre pour une douzaine de jours, devaient atterrir deux jours après ces incidents à Santa-Cruz : 925 Km, soient 17 heures de bus………
Retrouvailles :

Le 26 Octobre à 11h40 précises, mes parents ont donc débarqué de l’avion, frais, dispos et aussi joyeux que moi. Ecrasés par la chaleur ( 38°c ), ils ont apprécié de pouvoir se réfugier dans la chambre d’hôtel climatisée que nous leur avions trouvée la veille. C’est donc là que nous avons passé nos premières heures ensemble, à discuter ( nouvelles de la France, itinéraire pour les dix jours à venir…), à déguster le chocolat et le saucisson en provenance directe du Bignon, à regarder des photos de la famille et surtout, pour moi, à lire les lettres surprises que des amies, cousins, tantes et élèves de l’école de St Georges de Montaigu m’avaient écrites en réponse à un appel de David ( via Internet ). Super non ? Le soir même, un concours musical entre collèges et universités nous a permis d’avoir un aperçu de la musique de l’Est de la Bolivie ( aux accents brésiliens ) et le lendemain, nous quittions déjà Santa-Cruz pour aller chercher la fraîcheur des montagnes à Cochabamba ( 10 heures de bus ). Nous qui pensions que mes parents auraient envie de prendre un rythme tranquille, nous avons été bien surpris de leur énergie ! Une nuit à Cochabamba, visite du marché le lendemain matin, 6 heures de bus l’après-midi, une nuit à Oruro, balade dans les ruelles pour observer la vie quotidienne, 6 heures ½ de train, une nuit à Uyuni, 4 jours d’expédition en 4x4 dans la région d’Uyuni ( avec nuits en dortoir sommaires ), 7 heures de bus sur une route digne du Cambodge et en pleine nuit, arrivée à Potosi à 3H du matin……. STOP ! Oui, à ce stade, nous nous sommes effectivement posés dans un hôtel paisible et confortable pour trois nuits mais…….à 4000m, le corps a parfois du mal à se reposer ( souffle court, maux de tête, nez et gorges desséchés ). Course folle, et pourtant, si c’était à refaire, nous ferions probablement la même chose car chaque étape a été riche de découvertes différentes et les trajets d’une ville à l’autre nous ont permis d’apprécier la variété des paysages boliviens ( de la forêt tropicale aux grandes étendues arides de l’Altiplano ). Quant à nos 850 Km en Jeep, nous ne sommes pas prêts de les oublier ! Montagnes « flottantes » ( à cause des mirages à leur pied ) ou encore multicolores ; grandes étendues plus ou moins désertiques et montagneuses avec des sommets enneigés à l’arrière plan ; blocs de roche sculptés par le vent et piqués dans le sable dans une ambiance à la Dali ; lagunes aux eaux vertes, roses, rouges, bleues, blanches……peuplées de flamants roses ; geysers dont les jets de vapeur et la boue bouillonnant dans les cratères évoquent des chaudrons de sorcière ; lac où les zones chaudes ( excellent pour le bain matinal ! ) côtoient celles que la glace recouvre d’une fine pellicule ; petits villages vivant de la culture de la quinoa ( céréale très cultivée en Bolivie ) ou de l’élevage des lamas qui se baladent par centaines ; désert blanc de sel ( salare ) d’où émerge uniquement une île couverte de cactus et deux hôtels construits en briques de sel…..Nous vous laissons imaginer le nombre de photos que nous avons prises…… Pour finir le séjour en beauté, nous avons choisi la ville de SUCRE : ni trop en altitude ( 27OOm seulement ! ), ni trop chaude, juste ce qu’il faut pour être bien. Les femmes tressées et chapeautées en jupette bouffante et tablier nous manquaient un peu mais l’architecture coloniale avait un parfum d’Europe sympathique. Derniers achats, dernières cartes postales, écriture de ce carnet et pour le dernier soir, dîner dans un bon restaurant pour fêter mes 26 ans avec tout juste 10 jours d’avance.

LES FEUILLES DE COCA

De nombreux Boliviens mâchent chaque jour la feuille de coca. Mama Coca est honorée comme la fille de Pachamama, la Terre-mère, et la coca est considérée comme un don divin offert au peuple pour éloigner les mauvais esprits des maisons et des champs. Les feuilles de coca servent de médicament contre bien des maux dont ceux liés à l’altitude, servent également de monnaie d’échange, servent de coupe-faim et de stimulant. La coca ne provoque pas d’effets démesurés : elle donne simplement la sensation d’être un peu détaché. Nous en avons pris lorsque nous avons gravi trois cols de 4000m lors de la marche pour le Machu Pichu. J’(David) en ai repris dans les mines de Potosi ( 43OOm ) pour combattre le mal d’altitude. Au Pérou et en Bolivie, ces feuilles sont en vente libre. Tout le monde en consomme. Par contre, interdiction d’en ramener en France, même sous forme de thé. Les feuilles de coca sont la base de la cocaïne et du Coca-Cola. Je vous donne la recette de la cocaïne : il faut une demi-tonne de feuilles + quelques hectolitres de kérosène + quelques litres d’acide chlorhydrique + d’autres produits chimiques. Après cela, j’espère en avoir dissuadé plus d’un…..Pour le coca, la recette est classée X. Il faut simplement savoir que c’est un chimiste qui a inventé ce produit à partir des feuilles de coca. Attention aux abus ! ( Sources utilisées pour cette page : Lonely planet et Guide du routard )

TODOS SANTOS (c’est à dire la Toussaint )

Pendant tout notre séjour en Bolivie ( ou presque ) nous avons senti l’ambiance de cette fête : des préparatifs aux lendemains. Ici, comme en France, c’est une fête religieuse au cours de laquelle on se rend au cimetière. Mais on ne se contente pas de décorer les tombes avec des fleurs et des couronnes : après s’être regroupés autour de la tombe pour chanter un cantique ( priant StPierre d’accueillir le défunt au paradis ) les membres de la famille du défunt offrent du pop-corn, des biscuits ( souvent faits maison ) et des verres de boissons plus ou moins alcoolisées. On voit donc des enfants mais aussi des gens de tous âges s’approcher avec de grands sacs pour la distribution, puis le groupe se disperse et chacun se dirige vers une autre tombe autour de laquelle la même cérémonie se déroule ou va commencer. Tout ceci a lieu en fin d’après-midi et le soir, les gens circulent chez l’un, chez l’autre et continuent à s’offrir des friandises et des boissons. Nous avons eu la chance d’assister à ces moments dans le village de Cochaca, le soleil couchant sur le désert de sel au loin ajoutant une note féerique……Nous avons été gentiment invités par plusieurs familles à nous joindre aux festivités. Encore des souvenirs inoubliables……

LES MINES DE POTOSI

On découvrit en 1545 que la montagne de Potosi recelait de l’argent et depuis cette année, la montagne n’a pas cessé d’être creusée : un vrai gruyère et une vraie fortune. Les Espagnols exploitèrent ces mines à outrance, utilisant les Indiens et les Africains comme bêtes de travail. Pendant trois siècles de colonisation, ce sont huit millions de personnes ( esclaves ) qui y perdirent la vie. Tous ces morts enrichirent l’Espagne et l’Europe. On peut même dire que ces mines d’argent sonnèrent le début du capitalisme. Potosi fut même à la fin du XVIème siècle plus importante que Paris et Londres. Les Espagnols utilisent l’expression « Vale un Potosi » : vaut un Potosi. Nous avons la même expression : « C’est le Pérou »…………Potosi était une ville du Pérou avant la création de la Bolivie. Je ( David ) suis donc allé visiter ces mines. J’y suis allé malheureusement seul, car le père de Rachel souffrant du mal d’altitude a dû garder la chambre. Potosi est quand même la ville la plus haute de la planète : 4090m. Avant de rentrer dans les mines, il faut mettre bottes, ciré et casque et faire quelques achats-cadeaux pour les mineurs. Les mineurs gagnent misérablement leur vie ( quelques francs par jour ) alors qu’ils restent toute la journée sous terre. J’ai donc acheté des feuilles de coca, des cigarettes et tenez-vous bien : de la dynamite. Eh oui, ici, la dynamite est en vente libre et n’importe qui peut en acheter. C’est fou ! Les mineurs travaillent en coopérative et doivent acheter eux même leurs explosifs. Les feuilles de coca remplacent le déjeuner : c’est un coupe faim et un coupe fatigue. Il faut voir les mineurs mâcher la coca : une énorme joue, des dents vertes……. Pour visiter les mines il ne faut pas être claustrophobe et avoir les yeux bien ouverts. Il est très facile de tomber dans un trou de 45m. J’ai trouvé quelques mineurs travaillant dans la mine. Pas facile de les repérer. Ils travaillent chacun dans leur coin, éclairés par leur lampe à acétylène, utilisant marteau et burin. C’est vraiment un travail de forçat où l’espérance de vie n’est que de 35ans. Ils meurent tous pratiquement de silicose. Petite anecdote : Il y a quelques années, un mineur est arrivé à l’âge de la retraite et a pu toucher une pension. Cela a fait la une des journaux : c’était la première fois que cela arrivait. Cette visite a été fort intéressante et pouvoir parler avec ces mineurs fut très touchant. Pourquoi travaillaient-ils là ? Le plus souvent, parce que leur père avait été mineur………