AFRIQUE DU SUD / SWAZILAND



ECLAIR A PARIS :
Oui, oui, vous avez bien lu « PARIS » ! Aussi fou que ça puisse paraître, l’itinéraire le plus économique pour aller du Brésil à l’Afrique du Sud était de passer par l’Europe…Nous avons donc choisi Paris comme ville de transit et y avons passé un peu plus de 24h: juste le temps nécessaire pour déguster un bon camembert et quelques verres de vin rouge ! Ah…quel bonheur de se promener dans les rues de Paris ensoleillées et de sentir le picotement du vent froid sur son visage !…

CAPE TOWN :
Le 10 Janvier, nous avons donc atteri en Afrique du Sud et avons été accueillis par Magali et Harro (un couple d’amis espérantistes : elle française, lui sudafricain). Leur présence nous a d’ailleurs beaucoup aidés à entrer dans le pays sans avoir à acheter un billet retour vers la France (en principe obligatoire) : ils nous avaient en effet acheté des billets pour le Bénin et nous les ont donnés à notre arrivée pour que nous puissons prouver à l’employé du bureau d’immigration de l’aéroport que nous n’allions pas rester définitivement dans son pays.



Après 2 jours au ralenti pour récupérer de la fatigue du voyage, nous sommes encore restés une bonne semaine chez nos amis. Au programme, visite du centre-ville (musée sur l’histoire du pays, quartier malais, jardin botanique, front de mer…), journée balade à pied dans la réserve naturelle du cap de Bonne Espérance, excursion sur l’île Robler qui abrite la prison où Nelson Mandela (comme bien d’autre prisonniers politiques) à passé 18 ans, excursion dans les vignobles proches Stellen-bosh pour quelques dégustations et une dure journée de vélo, plage… Nous avons aussi eu l’occasion d’entrer dans les townships Guguletu et Langa pour visiter un centre d’artisanat et manger des spécialités sud-africaine à base de maïs. Etant donnée l’histoire particulière de ce pays (voir Apartheid), dès notre arrivée, nous avons été attentifs à la cohabitation entre Blancs et Noirs. Il nous a semblé que ces 2 communautés ont encore des conditions de vie très inégales (ex : la majorité des Blancs a une belle maison alors que des milliers de Noirs vivent dans des « cabanes » en bois et tôle) et ne se mélangent pas tellement (ex : dans le métro, le bars…). Pourtant, il paraît que la situation à beaucoup évolué et s’améliore encore. Nous avons enfin profité des commodités d’une grande ville pour acheter le dernier billet d’avion de notre voyage (c’est-à-dire celui pour Madagascar) et organiser nos déplacements en Afrique du Sud en choisissant un système de bus touristique (voir Baz bus). Un des souvenirs forts de Cap Town restera pour nous la soirée « opéra » avec une version africaine et contemporaine de l’Opéra de 4 sous : chaude ambiance, chant et mise en scène de qualité sur fond de marimbas… Après cette sortie et une soirée avec quelques espérantistes du coin, il était temps de reprendre la route.



COTE SUD JUSQU’A PORT ELISABETH :
Nous avons d’abord roulé pas mal en admirant le paysage verdoyant (collines, forêts, magnifiques plages de sable clair) et pour notre 1ère nuit, nous étions à Knysna, sur une plage superbe classée réserve naturelle.
Baignade dans les rouleaux de l’océan Indien, promenade sur la plage, balade en train à vapeur, braai (barbecue) au soleil couchant… Dommage que nous ayons été mangés par les puces, sinon cela aurait été parfait. Notre étape suivante, Port Elisabeth, ville sans grand intérêt (à nos yeux) aura été l’occasion de passer une journée au Parc d’éléphants Addo. Ce parc abrite environ 300 éléphants et c’est à se demander si nous ne les avons pas tous vu : le guide n’en revenait pas lui-même !



Pendant quelques heures, nous avons donc observer les éléphanteaux qui jouaient autour de leurs mères, les mâles qui tentaient de s’intimider mutuellement, la manière des uns et des autres pour se rafraichir aux points d’eau en s’imergeant dans l’eau boueuse ou en s’aspergeant avec leur trompe…Inutile de préciser que nous avons pris trop de photos, pensant toujours que la nouvelle serait meilleure que les précédentes…


TRANSKRI :
En arrivant dans cette région, située au nord-est de Port E, nous nous sommes tout à coup sentis davantage en Afrique. Les petites villes aux rues animées par les passants et les vendeurs installés sur les trottoirs devant des étalages de fortunes, la dominante de population noires, les villages et fermes éparpillés dans la campagne; les maisons rondes, à toit conique (souvent en chaume) utilisées en général comme cuisine; les minibus bondés ou à l’arrêt au terminus en attendant d’être plein pour partir. Nos quelques jours dans le gros village de Port St Johns (sur la côte sauvage protégée en tant que réserve naturel) nous ont permis de loger chez Mana Constance, une Xhosa (éthnie principale de la région et deuxième dans le pays) qui nous a fait découvrir un peu les traditions de son peuple. La nourriture basée sur le maïs (en porridge le matin, en semoule genre couscous le soir avec des épinards locaux, en bière…), le chant omniprésent de l’église à l’école en passant par la visite aux sangomas (médecins traditionnels, plus où moins sorciers), la danse et la bière au cours des soirées au shebeen (bar improvisé dans une pièce quelconque chez un particulier ou véritable bar), les enfants qui jouent un peu partout et s’attroupent au passage d’un étranger, la langue Xhosa et ses claquements sonores…Instants inoubliables de bonne humeur partagée. Nous avons aussi profité d’être dans la région où Nelson Mandela est né et a passé son enfance pour visiter le musée d’Umtata consacré à la vie et l’œuvre politique de ce personnage épatant. Visite extrêmement intéressante : bien présentée, riche en informations… Petite anectote : le jour de notre « escursion » à Umtata, à peine 5 minutes après notre descente du minibus, nous avons été accosté par Lorna, une business woman du coin (Xhosa), qui nous a immédiatement invités à déjeuner. Elle nous a expliqué que c’était pour que nous gardions un bon souvenir de sa ville, pas comme les touristes volés quelques semaines auparavant. C’était notre jour de chance, nous a-t-elle dit…et elle devait avoir raison car le poulet et le samp (maïs et haricot sec en semi-purée) étaient délicieux, qu’elle nous a offert.

DURBAN ET LE ZOULOULAND :
A Durban, une toute autre ambiance nous attendait. Cette grande ville (la troisième d’Afrique du Sud) abrite en effet une population d’origine indienne. C’est d’ailleurs là que Gandhi a passé plusieurs de sa jeunesse et a commencé à lutter contre la discrimination raciale.



Nous avons du retrouvé avec plaisir un peu de l’ambiance et de la cuisine de l’Inde. Mais l’intérêt ici est la cohabitation des Blancs, des Noirs et des Indiens ainsi que les influences natuelles de ces 3 groupes éthniques.Le curry indien est par exemple servi dans un demi pain de mie creusé en bol (on appelle cela un bunny chow) et il semble que les Africains en raffolent. De cette ville, nous auront surtout vu les marchés où se vendent notamment des os, cornes et peaux d’animaux, des herbes, des potions… utilisés par les sangomas pour soigner. A Durban, nous avons rencontrés quatre espérantistes : Johan, un Sud Africain blanc et Elisé, Barnabé et Joseph, 3 refugiès Congolais. Ces derniers nous on appris pas mal de chose. Leur vie ici est très difficile. Le travail de Joseph par exemple, consiste à surveiller les voitures garées dans la rue. Il doit louer une veste de travail (à 7 Rd par jour) et ne gagne que ce que les gens veulent bien lui donner, ce qui fait 20 Rd en moyenne (2E) : juste de quoi manger pour la journée. Il est difficile pour eux de trouver un travail convenable, il y a tellement de Sud Africain qui sont eux même et sans travail. Barnabé, lui, aimerait faire des études mais n ‘a pas l’argent pour s’inscrire. Il nous a demandé de lui trouver un parrain…Nous avons passé une intérèssante et agréable soirée tous les six mais quand il a fallu repartir, Johan n’avait plus de voiture…Volée…C’est aussi cela les villes en Afrique du Sud…Chacun se débrouille. Nous sommes donc rentrés ce soir en taxi à notre hotel en repensant à la vie difficile des refugiés Congolais et à notre ami Johan. En s’éloignant de la ville, nous sommes entrés dans le Zoulouland ie la région habitée par les Zoulous qui, avec plus de 7 millions, représentent le plus grand groupe éthnique de tout le pays. Notre première étape,Eshowe, malgré une auberge de jeunesse sale et pas très accueillante, aura été riche du point de vue culturel. Nous y avons en effet visité un petit musée historique, un autre consacré à la vannerie, assisté à un spectable de danses zouloues (genre Johnny Clegg) et surtout passés quelques heures à discuter avec Walter et Victor, des Zoulous, qui nous ont parlé de leur peuple. Il nous ont expliqué les difficultés actuelles dans leurs villages : manque d’argent pour envoyer les enfants à l’école (uniforme obligatoire à acheter, frais d’inscription); pas de travail, ce qui oblige les hommes à partir vers les grandes villes et à ne voir leur famille que quelques fois par an. Nous avons aussi parlé des traditions liées au mariage : déclaration d’amour par le garçon, demande aux parents de la fille, lobola (c’est-à-dire la dote que le garçon doit donner à ses beaux parents et consiste le plus souvent en 11 vaches), cérémonie d’engagement (où les futurs mariés reçoivent des cadeaux) et celle du mariage (repas particulier, bière traditionnelle et chants).Passionnant. Les étapes suivantes, Kwambonambi et St Lucia, nous ont permis quant à elles d’explorer les réserves naturelles de Hluhluwe-Umfolozi et du lac St Lucia. Nous avons passé une longue journée dans la première à sillonner les routes et pistes en minibus avec un chauffeur-guide et trois autres touristes. Armés de jumelles et de notre appareil-photo, nous avons traqué les animaux et la chance était vraiment avec nous car nous avons réussi à voir l’ensemble des Big 5 alors que certains mettent des dizaines d’années avant d’ apercevoir un léopard. Nous, nous en avons vu un pendant quelques secondes alors qu’il revenait de la rivière et marchait doucement vers les hautes herbes ! Le matin, à peine une heure après notre entrée dans le parc, nous sommes restés un bon moment à observer quatre lions et lionnes qui se reposaient sur un gros rocher, à une centaine de mètres de nous. Avant le déjeuner, nous avons assisté au déracinement d’un arbre par un éléphant gourmand qui ne réussissait pas à attrapper les feuilles du haut. En sortant de l’aire de pique-nique une heure plus tard, c’est une femelle rhinocéros noir qui a chargé vers nous pour nous éloigner de son petit. Sans oublier les dizaines de girafles, zébres, antilopes, babouins, phacochères,rhinocéros blancs (plus gros mais plus paisibles que les noirs), buffles, gnous…qui ont croisé notre route. Une journée mémorable ! La deuxième réserve était en fait un lac sur lequel nous avons navigué deux bonnes heures et rencontré quelques crocodiles endormis au pied des palétuviers et surtout toute une colonnie d’hippopotames qui s’amusaient à se cacher sous l’eau et a ressortir seulement la tête ou bien tout le corps, parfois en baillant à se décrocher la mâchoire ou en grognant. Très drôle à regarder mais ces grosses bêtes sont très dangereuses malgré leurs petites oreilles roses qui s’agitent gentillement.


SWAZILAND :
Bien que l’on ait l’impression d’être dans une région d’Afrique du Sud, le Swaziland est bel et bien un pays à part entière, dirigé par le roi Mswati III. Ses paysages verdoyants, alternant montagne, immenses prairies et forêt rappellent un peu le Jura mais les habitations traditionnelles (mûrs en bois, grosses pierres et terre, toit conique en chaume ou tôle) sont là pour confirmer que nous sommes en Afrique. Pendant notre court séjour au Swaziland, nous avons logé dans une auberge de jeunesse située au cœur de la réserve naturelle de Mlilwane : calme, sauvage, habitée de zébres, antilopes…Cette réserve a été la première créée au Swaziland afin de reintroduire la vie sauvage dans le pays après des dizaines d’années pendant lesquelles les animaux avaient disparu les uns après les autres à cause de maladies et de la chasse intensive. Son fondateur, Ted Reilly, a travaillé plus de 30 ans avec l’appui du roi pour récupérer les rhinocéros, hippopotames, éléphants, girafles, lions…qui peuplent aujourd’hui les quelques parcs swazis. Certains de ces animaux ont été donnés par des parc d’Afrique du Sud, du Zimbabwe et même par un zoo de Londres. Nous vous laissons imaginer les difficultés de capture et de transport… Mlilwane nous a donné une occasion supplémentaire de nous promener à pied et d’observer la vie paisible des antilopes, phacochères, oiseaux, hippopotames, crocodiles. Nous avons aussi sillonné les environs en bus et surtout en stop : le Swaziland est un vrai paradis pour les auto-stoppeurs ! Les visites d’une fabrique de verre (souffleur, sculpteurs d’animaux à partir du verre encore mou et à 550°C…) et d’une de bougies artistiques nous ont bien intéressés mais la meilleure aura été celle d’une conserverie de fruit et confitures. Le plus drôle, c’est que cette usine ne faisait pas du tout partie des lieux à visiter pour les touristes et que nous y sommes allés suite à un mal-entendu : un panneau indiquait « heures de visite 9h-9h30 et 13h-14h », ce qui voulait dire que les proches pouvait venir voir un ouvrier pendant ces périodes (correspondant aux pauses) et nous, nous avons compris que c’était les horaires pour une visite de l’usine… Heureusement, le directeur a accepté de faire une exception et nous a permis d’entrer. Nous avons donc passé une bonne heure à circuler à l’intérieur, guidés par une jeune ouvrière très sympa et vêtus d’une blouse et d’un joli chapeau en papier. Nous avons assisté à la préparation et la mise en boite d’ananas et de confiture de fruits de la passion : la majeure partie du travail était manuelle, d’où les 3000 ouvriers. Visite très instructive et dégustation de quartiers de pamplemousse au sirop en prime !

JOHANNESBURG :
Nous sommes donc arrivés à Johannesburg quelques jours avant notre envol pour Madagascar, afin de visiter un peu cette ville mythique, de rencontrer les espérantistes du coin et d’obtenir notre visa pour Madagascar. Mais cette dernière démarche n’a finalement pas été nécessaire car étant données les agitations politiques et la grêve générale qui bloquaient la capitale malgache, suite au premier tour des éléctions présidentielles, nous avons du annuler nos billets d’avion. Il n’y avait plus de vol pour cette destination pendant un mois. Nous étions très déçus, d’autant plus que des espérantistes nous attendaient déjà là-bas. Mais ce n’est que partie remise…



Nous avons donc eu tout le temps de découvrir Johannesburg seuls ou avec Julian (un Afrikaner, c'est à dire un blanc) ou Clément (un jeune noir de Soweto). Le musée d’Afrique nous a particuliérement intéressés : la lutte contre l’Apartheid, Gandhi à Johannesburg, la création de Soweto (South West Township)…Grâce à Clément, nous avons d’ailleurs pu passer un weekend dans ce gigantesque « quartier » noir où il vit et a été au cœur de la lutte contre l’Apartheid et des conflits lies aux première éléctions présidentielles démocratiques en 1994.Il reste dangereux (surtout pour nous) mais y avons été très bien accueillis. Petite anecdote : pendant notre seconde nuit chez Clément, au cœur de Soweto, l’hôtel où nous avions passé cinq nuits, laissé nos sacs à dos et où sommes retournés le lundi matin, à été braqué par trois jeunes qui ont forcé les clients à leur donner leur argent, appareils photos…Incroyable, non ? En fait ce n’est pas incroyable du tout car Johannesburg reste une ville ou le crime, la violence et le vol sont extrêment présents. Nous avons eu encore une fois beaucoup de chance… Avec notre mois en rab’ sur le territoire Sud-Africain, nous avons décidé de partir à la découverte du Nord-Est en louant une voiture (une première pour nous), afin d’être plus autonomes. Commes par hasard, cette région est celle où Clément à passé son enfance et sa jeunesse : nous lui avons donc proposé de nous accompagner et de l’emmener rendre visite à sa famille restée au village. C’est ce que nous avons donc fait pendant 10 jours. Clément faisait plaisir à voir : il était aux anges, aussi exités de revoir ses proche et amis que de pouvoir présenter ses amis Français. Il faut aussi dire qu’il n’avait pas vu ses parents depuis 10 mois. Nous ne savons pas vraiment si cela à été un cadeau pour sa famille que nous arrivions avec Clément. Dés le lendemain, un des commerçant venait avec des factures impayées. La famille de Clément est extrêment pauvre, habite une maison qui à pour toit, des taules et qui n’a pas de revenu… Nous avons reçu un accueil mitigé. Il a d’abord fallu aller chez le chef du village et donner un petit billet. Lors d’un funéraille, Rachel n’a pas eu le droit d’entrer car elle portait un pantalon…L’histoire est encore trop proche et certaines cicatrices ne sont pas refermées. Par contre pour la plupart des habitants du village, c’était une joie de nous voir et de nous serrer la main…Nous nous rappelerons de notre premier repas dans la famille : Pop (purée de maïs) avec pattes (et ongles) et tête de poulet…il a bien fallu tout manger… Après cette halte de quelques jours, nous sommes allés à l’immense réserve naturelle du Parc Kruger. Nous avions déjà vu pas mal d’animaux avant mais étions davantage dans ce parc pour faire plaisir à Clément qui n’avait jamais vu de gros animaux. Hippopotames, girafle, éléphant, buffle, hyéne, chacal…étaient bien au rendez-vous. Les lions par contre nous ont boudé malgré les 350 km faits à l’intérieur du parc. Clément était un peu déçu mais c’est aussi cela la vie sauvage. Nous n’étions pas dans un zoo…



Derniére halte avec Clément chez son oncle qui l’à élevé une dizaine d’année et qu’il n’avait pas revu depuis 2 ans. Nous avons vecu quelques jours dans un village de travailleurs noirs au milieu de forêts. Le travail de l’oncle consiste à observer les forêts avoisinantes, perché sur une tour d’une cinquaine de métres, et donc de prévenir des feux éventuels. La ballade avec Clément aura donc été très intéressante pour nous trois. En étant accompagné par quelqu’un du coin, le voyage donne un plus indéniable. Après cela, nous sommes retournés à Johannesburg afin de préparer notre voyage pour le Lesotho.

LE BAZ BUS
Pour voyager en Afrique du Sud, nous avons opté pour la formule Baz Bus. Nous avons acheté un billet Cape Town Prétoria, soient 2000 kms. Ce billet nous permettait de nous arrêter dans les villes que nous voulions. Le long de la côte Sud Est et au Swaziland. Le bus nous déposait dans des auberges de jeunesse où nous avons surtout dormi dans des dortoirs. Nous avons ainsi fait une dizaine de haltes. Le seul défaut que nous avons trouvés à cette formule est que nous voyagions exclusivement avec des anglais, des allemands, des australiens et des kiwis (Nouvelle Zelande). Seul le chauffeur, toujours noir, était du pays. C’est pourquoi Rachel s’asseyait à l’avant du bus. Les hôtels aussi étaient presque exclusivement remplis d’anglophones. Nous avons donc suivi la formule mais dès qu’il était possible nous avons fuis les autres touristes. Dans les pays anglophones, cités, c’est devenu une coutume de faire son « tour du monde » après l’équivalent du baccalauréat ou après l’université. Il existe dans ces pays des billets d’avion « tour du monde » très adorable : l’itinéraire passe très souvent par l’Afrique du Sud, l’Australie, les USA et des îles paradisiaques (ex : celles de Thaïland). Ces jeunes voyagent pour la plupart pour faire la fête. Ainsi ils passent d’un hôtel à un autre pour boire des bières, manger du barbecue et fumer les herbes locales, et finalement ne découvrent pas grand chose des pays visitès. Certains se cantonnent aux belles plages, font du surf à la rigueur et restent entre eux. C’est pour nous de bien étranges tours du monde. Chacun voyage comme il le désire mais nous aimerions seulement que ces jeunes ouvrent un peu plus les yeux. Sommes-nous devenus trop aigris ? Vous nous demanderez pourquoi alors avons nous choisi cette formule : C’était moins cher que de louer une voiture, assez pratique et nous ne nous sentions pas très sûrs en tant que blancs pour utiliser les transports locaux ou faire du stop avec nos gros sacs… Après un an et demi de voyage nous avons été un peu paresseux devons nous avouer…

APARTHEID :
Ce mot « apartheid » signifie « séparateur » en afrikaans (5,5 Millions de personnes parlent cette langue en Afrique du Sud). La politique d’apartheid a débuté en 1948 mais ce n’est qu’à partir 1958 avec Henrik Verwoerd que l’apartheid sous ses formes les plus radicales a commencé. Pour Verwoerd, « l’Afrique du Sud devrait être un pays exclusivement blanc, tolérant cependant les travailleurs immigrés noirs ». Ce qui est terrible c’est que nous avons encore entendu des paroles comme celles-ci en 2002. « Il y a beaucoup trop de noirs en Afrique du Sud ». L’Afrique du sud, c’est 40 millions d’habitant, dont 29 millions de noirs, 6 millions de blancs, 4 millions de métis et 1 millions d’ascendance indienne. C’est vrai que les blancs font pale figure devant le nombre de noir. Ne sommes-pas en Afrique ? Revenons à l’Apartheid. Commencé en 1948, elle ne prendra fin qu’en 1994. Pendant cette période, les mariages mixtes et les relations sexuelles interraciales sont prohibés, la population est classifiée en 4 groupes raciaux (Blanc, Métis, Indien et noir). Sépation des lieux pupliques (plages, bus, toilettes, hôpitaux, écoles et danses). Les noirs doivent aussi avoir sur eux des papiers d’identités et il leur est interdit de visiter une ville sans permission. Biensur face à l’Apartheid, plusieurs groupes noirs font front. Parmis ceux-ci, il y aura l’ANC avec pour leader Nelson Mandela. L’ANC méne des campagnes et des marches pacifistes mais celles ci sont parfois mortellement réprimées. En 1960, a lieu le massacre de Sharpeville : des manifestants encerclent un poste de police, les policiers ouvrent le feu tuant 69 personnes et en blessant 180. A partir de cette date, l’ANC sera interdite et la lutte prendra une tournure plus agressive. Mandela crée alors une aile paramilaire, car il n’y a plus que 2 alternatives : se soumettre ou lutter. C’est alors, en 1963 qu’il est emprisonné à vie, ainsi que bon nombre du membre de l’ANC et d’autres partis. Ce n’est qu’en 1990, après 27 ans de prison qu’il sera libéré. Pendant son incarcération, il y aura des soulévements notamment à Soweto, une pression internationnale de plus en plus forte. Si bien qu’en 1985, Le gourvernement déclare l’état d’urgence. Face à cela en 1990, le gouvernement libére les prisonniers politiques, l’ANC est de nouveau autorisé et la plupart des lois de l’apartheid sont abrogées. En 1991, Mandela est président de l’ANC et en 1994, président de l’Afrique du Sud : « Nous sommes enfin libres ». Il est difficile d’imaginer que l’apartheid existait il y a encore seulement une dizaine d’années. Qu’en est-il en 2002 ? Le gouvernement essaie d’aider la population noire. Certains blancs ne sont pas d’accord et disent que maintenant, blancs et noirs sont égaux et que les noirs ont été privé d’éducation pendant 40 ans, qu’ils ont été spolié et que maintenant beaucoup de noirs vivent dans des townships, sortent de bidonville, que beaucoup sont sans travail ou alors travaillent pour presque rien. Nous aurons vu beaucoup de noirs faire les boulots les plus pénibles et les moins gratifiants et par contre beaucoup de blanc au meilleur poste (bien que certains souffrent aussi de la crise actuelle). Les noirs sont souvent exploités et ne recoivent que le strict nécessaire pour vivre. Impossible dans ce cas là, d’investir et de sortir de la pauvreté. Le gouvernement a fait construire des millions de maison, des milliers d’école, donne des aide à l’emploi…mais a besoin de temps pour construire une Afrique du Sud.