GUATEMALA
DU 3 AU 23 SEPTEMBRE

Première semaine :

Pour entrer au Guatemala, nous avons choisi la route la plus empruntée par les touristes au départ de Palenque mais sans entrer dans le système organisé par les agences : ceci nous a permis de rencontrer des gens du coin, de descendre et traverser la rivière - frontière dans la brume tranquille du petit matin (magnifique !) et en plus, de dépenser près de 3 fois moins d’argent. Tout bénef’ !

Nous sommes donc arrivés au Nord de ce mini - pays (5 fois plus petites que la France) et avons commencé par la visite du site maya de Tikal : magique... Son attrait principal, pour nous en tous cas, est la jungle qui est tellement dense qu’elle cache parfois les énormes temples (très bien rénovés par ailleurs) et est habitée par des singes, des toucans et autres oiseaux aux plumes multicolores et même par des « pizote » ( genre de tamanoirs ) qui volent les biscuits des touristes. Au loin nous entendions les crics abominables de singes hurleurs. Nous avons ensuite fait une courte halte à Guatemala (la capitale du pays) mais, entre la tentative de vol (heureusement ratée) de notre petit sac (contenant l’appareil photo, évidemment) à notre arrivée au terminal de bus et la rencontre avec un homme un peu louche (et couteau à la ceinture... mais finalement inoffensif) au détour d’une rue, cette ville ne nous a vraiment pas séduits. Heureusement qu’il y avait Edgar et Ciro, espérantistes très sympas, pour nous remonter le moral.



Encore un passage éclair à Antigua cette fois, le temps que David trouve une école d’Espagnol à son goût puis, avant de nous séparer pour un moment (snif !...), nous avons passé le week-end sur les rives du lac Atitlan, entouré de volcans, montagnes et petits villages où la population est restée très traditionnelle malgré le développement du tourisme.



Nous avons ainsi pu passer près de 3 heures au cœur du marché de Sololà sans voir le temps s’écouler tant il y avait à observer, écouter, sentir...


2 semaines à Antigua (David)

A Antigua, j’ai encore fait une rencontre surprenante, celle d’un St Herblonais en vacance, Nicolas Cottineau. Le monde est décidément minuscule…

Comme les écoliers en France, j’ai repris les cours début septembre. Alors que Rachel préférait apprendre la langue de Cervantes en autodidacte, moi je préférais recevoir de vrais cours.

Pendant 2 semaines donc a raison de 4 heures par jour, j’ai pris des leçons d’espagnol. En arrivant à Antigua, je s’avais seulement compter, demander à manger et à boire (très important). A plusieurs réponses je me suis demandé « Mais pourquoi, ai-je appris l’Allemand à l’école ? ».

Les formules proposées à Antigua sont très efficaces 4 heures de cours par jour avec un professeur particulier, logement dans une famille guatémaltèque et surtout possibilité de parler espagnol partout en ville. Il n’y a pas meilleure façon que d’apprendre une langue directement dans le pays où elle est parlée.

L’Espagnol est parlé dans 19 pays du Continent Américain et dans les Caraïbes. Nous qui avions le projet d’aller dans 8 pays hispanophones, nous nous devions d’apprendre cette langue. Elle est D’ailleurs assez facile du fait que c’est une langue qui tire ses racines du latin comme le Français (et l’Italien).

Antigua est une très belle ville a dimension humaine. Toutes les maisons sont peintes, les églises aussi d’ailleurs. Il y a de la couleur partout. Les rues sont pavées et il n’y a pas trop de circulation.

Après 4 heures de cours, ou l’on a le cerveau en fusion, il est très agréable de marcher dans cette ville.

C’est vrai que j’avais perdu l’habitude de rester assis derrière un bureau. Petite devinette quel était le prénom de mon professeur ? ...Raquel. Incroyable ce prénom me suit partout...

Antigua est la ville par excellence où l’on vient apprendre l’Espagnol. L’été les jeunes américains viennent ici grossir le nombre des habitants. Antigua est entourée de volcans, il y en a même un en activité.

Pendant mon séjour à Antigua, j’aurai assisté à la fête de l’Indépendance (le 15 sept), toute en musique. Le jour là aussi se déroulait une course à pied à laquelle j’ai pris part. J’étais le seul étranger. C’était peut-être la course la plus difficile que je n’aie jamais fait : 10 kilomètres sous la pluie battante, dans les flaques, sur des pavés défoncés, parmi les bus et la pollution... et pour finir 2 kilomètres de côtes...

Heureusement le public m’a beaucoup encouragé, surpris de voir un étranger participer... J’ai même eu droit à un diplôme (format A2 au moins) pour me souvenir de cette galère.

Pendant ces 15 jours, ont eu lieu les tragiques événements du 11 septembre. J’étais devant la télévision (CNN espagnol) entre les 2 crashs dans les tours jumelles. J’ai donc vu presque en direct le second crash dans la 2eme tour. Horreur. Tous les jours ensuite, je regardais la télévision mais CNN est CNN et les actualités sont devenues un vrai show.

Difficile de réaliser ce qui s’est passé. Le fait d’être passé aux USA nous touche un peu plus. C’était la même chose qu’en nous avions quitté Israël et quand nous avons revu ce pays à la télé en plein conflit peu de temps après.

Maintenant notre regard se porte sur les pays voisins d’ Afghanistan que nous connaissons un peu : l’IRAN et le PAKISTAN. Que va t’il advenir ? Jawaid un ami espérantiste du Pakistan a défilé dans la rue contre la guerre... de petites actions face à la grande machine de guerre..... peut-être ridicules mais symboliques.


2 semaines en solitaire : ( Rachel )

Voyant que depuis notre arrivée au Mexique, je réussissais à progresser assez rapidement et à communiquer de mieux en mieux en Espagnol, simplement en étudiant à partir d’un mini-dictionnaire ( qu’on avait offert à Oaxaca ) et un manuel de conversation de poche et en montant au fur et à mesure ce que j’apprenais sur mon « cahier d’Espagnol », j’ai décidé de laisser David à ses cours et de partir explorer les environs de Quetzalténango. Cette ville présentait l’avantage d’être moins touristique qu’Antigua et en plus, Gricelda, une espérantiste débutante, se proposait de m’héberger chez ses parents.

Il n’en fallait pas plus pour me séduire et les 2 semaines passées à Cantel (le village de la famille Gonzalez, situé à 15 km du centre-ville) m’ont totalement enchantée. D’abord parce que l’ambiance familiale était très chaleureuse. J’ai pu sentir et comprendre la frustration sous-jacente des femmes (la mère et la grand-mère de Gricelda) qui sont « coincées » à la maison parce que, n’ayant pas pu aller plus de 3-4 ans à l’école, elles ne peuvent pas trouver de travail à l’extérieur. J’ai aussi beaucoup discuté avec le père de Gricelda et son frère, très intéressés par la vie des gens de l’autre côté de l’océan.

En plus, par chance, Gricelda travaillait pour une association d’aide au développement guatémaltèque. J’ai donc partagé une journée de travail avec une équipe de médecin, infirmière et assistant chargés du suivi des femmes enceintes et des jeunes enfants dans une vingtaine de villages plus ou moins isolés.

J’ai aussi visité une école rurale où les enseignants m’ont paru très dynamiques et intéressants malgré les difficultés matérielles et autres (élèves qui ne finissent pas leur scolarité parce qu’ils doivent travailler pour aider leurs parents, tradition machiste qui fait qu’on pense que les filles n’ont pas besoin d’être instruites,...).

Et j’ai appris beaucoup sur situation (bien difficile d’ailleurs) du Guatemala en discutant avec le directeur de l’association qui m’a également donné des exemples très intéressants du danger de l’intervention des étrangers qui arrivent avec des propositions en décalage total avec la réalité des problèmes.

Quant aux villages alentours (Momosténango, Totonicapan, Zunil, San Cristobal,...) ils ont eux-aussi été à la hauteur de mes espérances : marchés pittoresques et colorés ; villageois en tenu traditionnelle ravis de discuter un brin et tous timides devant l’appareil photo ; paysages vallonnés couverts de forêt ou de champs verdoyants et surtout... des sourires, des sourires et encore des sourires !


Les retrouvailles :

Avec tout ca, ces 2 semaines sans mon « homme » ont passé bien vite mais, malgré tout, nous étions contents de nous retrouver et d’avoir tant de choses à nous raconter. D’autant plus que pendant près d’une semaine, nous n’avons pas pu utiliser notre messagerie électronique à cause d’un imbécile qui avait changé notre mot de passe : c’est un des dangers que l’on court en utilisant des ordinateurs mis à disposition gratuitement comme c’était le cas dans les agences de télécommunication Telgua. On ne peut pas tout avoir.…

Après une journée en amoureux à Antigua, nous sommes finalement repartis pour Guatemala où Edgar et Ciro nous attendaient pour évaluer nos progrès en Espagnol (bilan positif : Ouf !).

Par contre pour l’espéranto, c’était plus difficile . Nous mélangions quelque peu les 2 langues. Pas facile d’être quadrilingue !