Carnet de Route n°3
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EGYPTE (16 août – 22 septembre) :
 
 


Nous quittons la Jordanie et n’oublierons jamais l’accueil des bédouins. Nous avons encore dans la bouche, un goût amer de thé. Maintenant direction l’Egypte, l’archéologie, les plongées… Les formalités sont vite accomplies au consulat d’Egypte, en 15 minutes tout est réglé et il faudra donc qu’on le fasse prolonger. Pour nous rendre en Egypte, il y a deux solutions : soit repasser en Israël en prenant le car, soit traverser la mer rouge en bateau.

Nous qui aimons tester les différents moyens de transport, nous optons pour la seconde solution avec le bateau le plus lent et le moins cher partant normalement à 19 h. Il ne partira finalement qu’à 22 h 30 dans la nuit noire, dommage pour le paysage. La traversée ne devait durer que 3 heures or elle durera presque 6 h 00.

En effet vers 1 heure du matin la sirène se met en marche et Rachel, endormie, croit qu’il s’agit du réveil pour les passagers. En fait, de grandes fumées noires et épaisses sortent des cheminées et les messages en arabe lancés par les haut-parleurs n’arrêtent pas de crépiter. Nous ne comprenons pas vraiment ce qui se passe. On nous oblige à nous rendre sur l’arrière du bateau, sur le pont supérieur. Les visages sont tendus de toutes parts et nous reviennent les images de Titanic. Quelques autres français, eux aussi sur le bateau se font carrément des films.

Pendant 2 heures, le bateau tourne sur lui-même et nous pensons vraiment qu’on sera peut-être obligés de l’abandonner. Adieu sacs à dos ? ! Mais bientôt un petit bateau se place à côté du notre et, armé d’une lance à incendie, il réussit à arrêter le feu. Quelques messages retentissent alors dans les haut-parleurs et les jeunes filles sous leur voile peuvent esquisser un sourire, nous aussi d’ailleurs. C’est notre premier bateau et nous ne l’oublierons pas de sitôt.

Sinaï et mer rouge

Après nos émotions maritimes, nous nous sommes offert une petite semaine de détente
(encore ! ?) sur les rives de la mer rouge, juste au commencement du désert du Sinaï.

Nous avons passé nos journées à observer les fonds marins et leurs merveilles : coraux multicolores et aux formes étranges, bandes de poissons transparents et minuscules (il y en avait des milliers !), poisson-lion, …et tout ça à quelques centimètres seulement de la plage ! Non, vraiment, c’est autre chose que les crevettes du Croisic… En plus, Nuweiba et Dahab, les deux villes où nous sommes restés, sont des repères de jeunes (touristes ou employés des petits hôtels) parmi lesquels on rencontre facilement des gens sympas avec lesquels discuter : par exemple Costa, un jeune " rabatteur " (c’est-à-direquelqu’un qui est payé pour entraîner les clients dans un certainrestaurant) nous a offert un thé tout en nous racontant l’histoire de sa famille et en tentant de nous expliquer que pour vivre heureux et dignement, il faut s’en donner les moyens et ne compter que sur soi. A bon entendeur, salut !

Enfin, alors que nous sirotions un jus de mangue bien frais à la terrasse de notre camp (c’est le nom donné aux petits hôtels pas chers), nous avons été témoins d’une cérémonie de mariage assez étonnante.

Tout d’abord, les mariés était Israéliens, juifs (étonnant de venir dans un pays arabe pour se marier…) et d’autre part, le lieu de la cérémonie était une petite cabane de tissu blanc éclairée par des bougies et une lumière noire et plantée…sur un parterre, entre deux allées de la cour du camp. Pourtant, il semble que ce genre de mariage soit très courant et en effet les deux rabbins qui le célébrait avait l’air tout à fait à l’aise malgré les touristes en maillot de bain qu s’agglutinaient autour d’eux.

Après quelques prières (ou sermons), ont bu chacun leur tour dans le même verre les membres de la famille et les amis des mariés puis pour conclure, le marié a cassé un autre verre (ça commence bien ! ) avec le pied. Ensuite les curieux se sont dispersés et les invités, eux, ont dansé, bu et mangé jusqu’à …(aucune idée de l’heure nous dormions depuis longtemps).

" Nuit de rêve " au sommet du Mont Sinaï :

Entre deux baignades, nous nous sommes bousculés un peu pour nous lancer à l’assaut du Mont Sinaï, où Moïse aurait reçu de Dieu les tablettes des 10 commandements.

Nous n’avons pas été déçus de notre ascension de 2 h 30 le long chemin de terre rouge fini par quelques marches rudimentaires (quand est-ce qu’on arrive ! ?) les couleurs des montagnes éclairées par le coucher de soleil était…merveilleuses. Par contre, on nous conseillait aussi de dormir au sommet, juste à côté d’une chapelle et sur ce point… En fait, pendant les premiers heures, nous étions aux anges : après avoir tenter de compter les étoiles en vain tant elles étaient nombreuses, nous nous sommes assoupis dans un silence délicieux…Mais sur les coups de 3 heures du matin, des groupes de plus en plus nombreux et surtout bruyants ont envahi les lieux : de dix routards paisibles, nous sommes passés à au moins 200 touristes agités. Et pour couronner le tout, trois groupes de pèlerins de différents pays (Corée, Espagne…) ont entonné des chants religieux, le regard perdu dans le soleil levant…

Etape " espéranto à Sharm " :

Muni de notre Jarlibro 2000 (annuaire d’espérantistes du monde entier), nous avons contacté Ray et Jeanne pour les informer de notre présence sur le sol égyptien, sitôt téléphoné, sitôt invité !



Nous avons donc passé deux jours en compagnie de ce charmant couple belge avec lesquels nous avons discuté (en français, c’est vrai…), visité leur bateau " espéranto " coincé au port par des problèmes de papiers officiels et surtout…regardé " PYRAMIDES " (oui, oui, l’émission française !) sur leur petite télé. Pas mal, non, pour notre première semaine en Egypte…

Transit au Caire :

De Sharm al Sheikh, nous avons décidé de nous rendre dans le désert libyen. Pour cela, il nous faut passer par le Caire et y rester au moins une nuit.

Malgré de longues files d’attentes nous obtenons les tickets de car. En effet, il y a une file pour les hommes et une autre pour les femmes. Or les femmes sont très peu nombreuses, aussi Rachel, dirigée par des hommes égyptiens, se retrouve-t-elle rapidement en possession des tickets. Pour une fois les femmes peuvent avoir un privilège, il ne faut pas s’en priver !

Après 8 heures de car, film égyptien à tue-tête (mais qui ne nous avancera en rien dans la compréhension de cette langue), nous découvrons le Caire. Nous voyons tout de suite que cette ville est énorme (14,7 millions d’habitants), un enfer pour les piétons. Les voitures ont tous les droits, même celui de brûler les feux rouges. Les feux tricolores ne servent à rien, contrairement au klaxon, que l’on entend jour et nuit.

Nous posons nos sacs dans un hôtel au 4ème étage : plus l’on monte dans l’immeuble, et moins le prix est élevé. Difficile de se baladé, dans cette ville sans être sollicité : un coup c’est un homme qui au bout d’une demi-heure, nous amène dans sa boutique de papyrus, une autre fois c’est un jeune islamiste qui veut qu’on achète de l’alcool à sa place, soit disant pour le mariage de sa sœur le lendemain…Mais nous avions été mis en garde, nous savons que ce jeune veut simplement de l’alcool pour faire la fête le Week-End alors que sa religion le lui interdit.

La vie dans cette ville : Nous trouvons de nombreux cafés ou les hommes jouent au backgammon tout en fumant le chicha. Sur la route se côtoient des charrettes tirés par des mulets, voitures et bus. Pour monter dans un bus, mieux vaut être un brun sportif car le bus ne s’arrête quasiment pas et il faut se jeter dedans. Le Caire est aussi une ville de prière, nous ne comptons plus les minarets et les mosquées. Les muezzin nous réveillent systématiquement à 4 heure du matin par leurs prières sonorisées.

FARAFRA :

Ah…quel calme ! Quel silence !

Notre guide ne nous a pas trompés : " Le calme et la simplicité de l’endroit ne manqueront pas de vous enchanter, surtout si vous venez du Caire ".

C’est exactement ce que nous ressentons en arrivant dans cette oasis qui est pourtant bien différente de l'image qu’on s’en fait en lisant " Tintin et le crabe aux pinces d’or "… Eh oui, nous sommes bien au milieu du désert mais ici, il y a des routes, des maisons en brique de terre éclairées par l’électricité, de nombreux petits jardins potagers et des vergers où on peut déguster des dattes, des figues, des bananes, des olives, des citrons, des oranges…, tout ça grâce à quelques sources d’eau chaude ou froide qui alimentent le village en eau douce tout au long de l’année.

Nous retiendrons enfin de notre séjour à Farafra les deux occasions que nous avons eu de participer à des fêtes.

La première célébrait la naissance de jumelles qui avaient 7 jours exactement et nous avons été invités à manger après avoir dansé dans une ambiance joyeuse, en compagnie des femmes et des enfants. Le plus étonnant est que nous y avons été invités seulement parce que nous passions devant la maison et sans connaître qui que ce soit auparavant !

Par contre, nous gardons un souvenir plus amer de la deuxième soirée de fête à laquelle nous avons été invités par Ahmed. En effet, c’était les fiançailles d’un jeune couple et nous avons passé plus de temps à attendre qu’ils reviennent de chez le bijoutier qu’à faire véritablement la fête. En plus, lorsqu’il s’est agi de danser, seuls les hommes se sont amusés pendant que les femmes ne devaient que regarder en frappant des mains. C’est dommage que même pour des événements heureux on sente cette différence homme femme…

Malgré l’accueil agressif des moustiques, nous nous sentons très vite à l’aise dans ce petit bourg de 2 900 habitants où la vie suit son cours tranquillement.

Jour après jour, nous sentons que les gens nous regardent différemment. Ils ont plutôt l’habitude de voir passer des touristes d’un jour qui veulent en faire le plus possible dans un minimum de temps et ils semblent intrigués par notre envie de rester simplement avec eux.

Petit à petit, nous avons donc droit à plus de sourires, à quelques questions, au " salam "(bonjour) qu’on s’échange entre voisins.. Notre disponibilité nous permet même d’entrer plusieurs fois dans l’intimité de quelques maisons, alors que jusqu’ici tout le monde nous a répété que ce genre de chose est très difficile en Egypte. Ainsi, nous sommes invités à partager petit-déjeuner, dîner et moments de détente devant le feuilleton préféré de la famille d’Ahmed, un jeune étudiant en Anglais qui ne sait pas vraiment comment occuper ses 3 mois de vacances. En effet, il semble qu’en Egypte on ne puisse pas travailler seulement pendant quelques mois en tant que saisonnier.

C’est sûrement ce qui explique qu’on voit beaucoup de jeunes (garçons uniquement car les filles restent à la maison) qui passent leur journée au café à boire… du thé ou de la citronnade en jouant aux dominos ou backgammon avec la télé en fond sonore. D’ailleurs, pendant notre semaine à Farafra, David a dû jouer à ces jeux plus longtemps qu’au cours des 10 dernières années ! Il faut dire que tout le monde voulait tenter sa chance et espérait battre " le Français ".

Les anciens du village, eux, apprécient un autre jeu : celui de Siga. Ils y jouent dans le sable avec des pierres noires et blanches récupérées dans le désert et c’est très drôle de voir leurs visages sérieux et concentrés malgré les interventions intempestives des spectateurs nombreux.

Du 6 septembre au 20 septembre :

Le 6 septembre est particulier, c’est l’anniversaire de la grand-mère de David, c’est aussi l’arrivée au Caire de Vincent, Séverine et Laurent, des copains de France. Ils ne seront en Egypte que 15 jours alors le marathon peut commencer.

C’est un plaisir que d’accueillir des amis et de les guider dans leur premier pas. Ils ouvrent leurs sacs et au merveille ils nous offre un saucisson et des crêpes bretonnes. Ils se sont concoctés un programme de folie et veulent voir de nombreuses choses. Dès le lendemain nous voilà donc au musée égyptien du Caire : tous les trésors retrouvés des tombes et des pyramides séjournent là. Nous irons voir aussi des momies : visite assez macabre de squelettes ayant plus de 4 000 ans.

Les pyramides de Guizeh (Khéops, Khéphren et Mykérinos)

ont aussi reçu notre visite. Nous sommes entrés dans la pyramide de Khéops, la dernière des sept merveilles du monde encore debout, et avons retrouvé nos instincts primaires. En effet, à l’intérieur nous sommes quasiment à quatre pattes.

Du Caire, nous prendrons le train pour Assouan. Le train est très agréable et pouvons facilement allonger nos pieds : quel luxe pourtant nous ne sommes qu’en deuxième classe.

A Assouan, après quelques tours dans les souks et un petit tour chez le barbier pour David où on lui a même épilé front et oreilles (ça fait mal !), nous embarquons dans une Felouque pour une descente de deux jours sur le Nil. La Felouque avance tranquillement allant d’un rivage à l’autre. Nous naviguerons même de nuit, heureusement notre capitaine a des allumettes pour prévenir les gros bateau que nous croisons.

Après ces deux jours, nous voilà à Edfou où nous devons attendre une escorte pour nous rendre à Louxor. En fait d’escorte nous ne verrons qu’un militaire. Notre taxi à du manger de la dynamite ce matin : il double sans casse, klaxon sous le pouce, et passe son temps à être du côté gauche, pourtant ce n’est qu’une deux voies !.

Nous voilà sain et sauf à Louxor, ni la route ni les terroristes n’auront eu raison de nous. Nous visitons La vallée des rois : les peintures qui recouvrent les murs et les plafonds des tombeaux sont étonnement bien conservées (nous avons même pu reconnaître les différents dieux des temps pharaoniques).

Rachel se perd avec plaisir dans la forêt des colonnes du temple de Karnak (134 colonnes de 14 à 20 mètres de haut, toutes décorées de gravures, de hiéroglyphes et de peintures) toute seule parce que quelques problèmes gastriques clouent David au lit et que les trois autres sont déjà dans la mer rouge où nous les retrouvons avant de rejoindre tous ensemble le Caire, dernière étape de leur séjour.

Ce que nous retiendrons de l’Egypte :

Le Caire est une ville immense. " En effet, il semble qu’en Egypte on ne puisse pas travailler seulement pendant quelques mois en tant que saisonnier.
C’est sûrement ce qui explique qu’on voit beaucoup de jeunes (garçons uniquement car les filles restent à la maison) qui passent leur journée au café à boire… du thé ou de la citronnade en jouant aux dominos ou backgammon avec la télé en fond sonore. Ici ni jeux video, ni Keno.
La première approche a été difficile. Trop de Klaxon, trop de voitures : pour traverser une route, il faut prendre son courage à deux mains et se faufiler. Ici pas de passage piéton et les feux tricolores sont uniquement là pour faire jolis. Par contre nous ne sentons pas trop la pollution. Tant mieux la ville est vraiment très vivante et les trottoirs sont jonchés d’une incroyable foule quasi permanente. Les charrettes tirées par des mulets côtoient vélo, bus, voitures et piétons.

Depuis le début de notre voyage, nous marchandons tout ce que nous devons acheter. Au début c’était plutôt marrant mais là en Egypte cela s’avère être plus tendu. Il y a en fait deux prix : un pour les touristes et un pour les égyptiens. Il faut sans arrêt négocier. L’Egypte vit beaucoup sur le tourisme aussi les égyptiens essaient de récupérer le maximum d’argent des touristes. Nous les comprenons car ils ont très peu d’argent (un professeur par exemple ne gagne que 500 f par mois), mais cela nous agace d’être pris pour des richoux.

Nous devons batailler ferme pour payer notre eau 3 f et notre Shawarma 5 f.

Pourtant nous avons rencontré des gens sympathiques mais à chaque fois c’était loin des coins touristiques. Là où le temps n’est pas forcément de l’argent. Gardons le moral et sortons des circuits touristiques.

Les déchets jetés par les fenêtres, les détritus autour des immeubles, dans la rue, dans le désert ou encore dans la mer rouge nous horripile un peu. Nous n’arrivons pas à comprendre. Nous mettons bien sagement nos déchets dans des poubelles et quand passe derrière nous le nettoyeur, il ouvre une large fenêtre et laisse tomber sa proie. Nous n’aimons pas juger, mais là c’est tout de même difficile.

L’Egypte est un pays très croyant et très pratiquant. Les minarets et mosquées sont innombrables. Nous avons l’impression que les gens prient tout le temps.

En fait ils prient cinq fois par jour à des heures plus ou moins précises. Le Muezzin leur donne le signal. Celui que nous apprécions le moins se situe vers 4 heure du matin.

Dans la rue, nous trouvons des personnes en train de prier sur leur tapis dirigé vers La Mecque. Nous trouvions que les hommes avaient le front souvent sale et que certains mêmes avaient de véritables marques. La raison en était évidemment la prière et avoir une marque sur le front entraîne le respect.

Nous avons parcouru 4607 km en Egypte 
(taxi, marche, métro…)

Détail de notre périple :
Villes
Départ
Nuweiba
Damab
Sharm 
El Sheikh
Suez
Le Caire
Farafra
Le Caire
Assouan
Edfou
Louxor
HurGhada
Villes
arrivée
Damab
Sharm
El Sheikh
Suez
Le Caire
Farafra
Le Caire
Assouan
Edfou
Louxor
Hurghada
Le Caire
Km entre villes
70
150
300
134
782
782
982
155
111
292
529

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