Carnet de Route n°4
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TURQUIE (4 octobre 2000 au 24 octobre 2000)
 
 

Itinéraire de notre parcours en Turquie soit 2 561 km

(En bus, en train, en car, en bateau, en métro, en tramway, en stop : voiture, camion).

L’un nous fera visiter le lycée où il travaille (nous mangerons même dans la cantine), l’autre nous fera découvrir les grands lieux d’Istanbul, et tous nous inviteront à manger. Impossible de payer quoique ce soit : " l’accueil turque " !

A l’heure où nous écrivons, nous sommes chez Ceylan qui nous a invités chez elle à dormir. Cette étudiante de 23 ans commence juste à apprendre l'espéranto : heureusement il y a aussi l’anglais…C’est une espérantiste de Bulgarie qui nous avait donné son nom et téléphone Via Internet. Sympa, non ?.

Nos visites à Istanbul :

La Mosquée bleue :

Son nom vient des superbes faïences qui recouvrent les murs de cette immense mosquée dont la coupole centrale repose sur 4 gros piliers (appelés " pieds d’éléphant "). Une autre particularité est qu’elle possède 6 minarets (alors qu’en général il y en a entre 1 et 4).

Un des espérantistes du coin nous a d’ailleurs raconté que cela venait d’une confusion entre les mots " alti ", qui veut dire 6 , et " altin ", qui signifie " or " : le sultan Ahmed I aurait demandé une mosquée en or mais c’est en fait retrouvé avec 6 minarets. Anecdote amusante ou fait historique ?…à vous de choisir.

La citerne- basilique : Difficile d’expliquer l’impression étrange que l’on ressent en pénétrant dans cette immense " cave " (140 m de long sur 70 m de large) dont le plafond est soutenu par 336 colonnes de 8 m de haut !

Bon d’accord, j’arrête avec les chiffres mais c’est juste pour vous permettre d’imaginer un peu. Cette citerne servait de réserve d’eau pour la ville entière à l’époque byzantine (c’est-à-dire entre le V et le X siècle) et aujourd’hui il ne reste que quelques centimètres d’eau où vivent quand même quelques poissons…Pour la petite anecdote, au détour d’une colonne nous sommes tombés nez à nez avec Joël (et sa copine) qui jouait au volley-ball avec Rachel à la Roche-sur-Yon…

Le palais de Topkapi :

C’est là qu’ont vécu 30 Sultans (chacun son tour quand même), leur famille et bien sûr de nombreux militaires, cuisiniers et autres serviteurs soient plus de 4000 personnes.

Autrement dit, c’est immense ! Autres commentaires possibles : Oh, les jolies faïences ! Waouh, les beaux jardins ! Et ces bijoux ! Regarde là-bas toutes les épées ! …

Quant au harem, c’est une vraie merveille : labyrinthe de pièce toutes décorées de faïences bleu et rouge, de boiseries dorées ou encore de marqueterie. Pourtant, au temps où les Sultans y vivaient avec leur mère (qui avait beaucoup de pouvoir), leurs enfants et surtout leurs femmes (entre 8 et 400 pour le même Sultan…), surveillées par des eunuques cet endroit était plutôt une prison dorée…Pas question de se promener dans le jardin en même temps que le Sultan !



Sainte-Sophie :

Nous avions hâte de découvrir cette ancienne basilique chrétienne devenue mosquée avec l’arrivée des musulmans et finalement transformée en musée par le célèbre Atatürk (homme politique qui a accompli un travail immense en Turquie). Mais malgré ses belles mosaïques et l’effet étonnant du mélange des signes de l’Islam et des représentations de Jésus ou de la vierge, ce monument archi touristique nous a plutôt déçu.

Peut-être à cause de l’énorme échafaudage qui cachait une grande partie de la coupole…
 
 



Week-end à Bursa :



Après déjà une semaine à Istanbul, nous embarquons sur un ferry et traversons la mer de Marmara pour rejoindre Bursa, où nous attend une autre espérantiste.

Au programme, visite de quelques monuments (mosquée, tombeau) et surtout balade à travers les échoppes du marché et du bazar : toujours ces odeurs enivrantes, ces couleurs joyeuses et l’ambiance de bonne humeur que nous aimons tant !

Mention spéciale pour le petit spectacle de théâtre d’ombre de Karagöz, la version turque de notre guignol : le déhanchement de la danseuse du ventre (pourtant aussi plate que les autres marionnettes de cuir tanné) est plus vrai que nature ! Le sport c’est la santé !

Nous promenant dans Istanbul, nous tombons sur une table, dans la rue, où se passent des inscriptions. "  qu’est-ce que c’est ? " " Maratonu " nous dit-on. Dans une semaine en effet aura lieu le marathon d’Istanbul. Nous nous inscrivons pour la course populaire qui, nous le savons déjà, sera pour nous une marche (Bah quoi, on avait pas de chaussures qui courrent vite).

Le 15 octobre 2000, nous prenons donc le départ pour cette " épreuve sportive ". Un des ponts qui relie l’Europe à l’Asie est spécialement ouvert aux piétons pour l’occasion.

Ainsi des milliers de personnes s’élanceront pour cette course. La moitié des " coureurs " a moins de 18 ans, des gens de 6 à 80 ans participent, des femmes en voile sont aussi présentes ainsi que des personnes brandissant des pancartes (contre Israël entre autres).

Mélange de course populaire et de manif. Seulement un tiers des inscrits ont le courage de courir. Nous, nous bavardons tranquillement avec nos voisins. Après 12 kms, nous aurons quand même droit à une médaille et un tee shirt.

Quelle récompense !

16 octobre 2000 :

Episode du consulat d’Iran










Avant de nous rendre au consulat, nous étions aussi à l’aise que la veille d’un oral au Bac…

Nous avions même révisé nos réponses aux éventuelles questions éliminatoires. Voici en gros notre scénario : mariés depuis 1 an, nous sommes tous deux étudiants, arrivons d’Espagne, ne sommes jamais allé en Israël, voulons aller en Inde…Nous portions tous deux des alliances, enfin, celle de David a été achetée pour 50 centimes en Egypte…

Au consulat, nous déposons le matin nos passeports et remettons 50 dollars chacun à la Turkish Bank. Nous devrons revenir à 16 h.

A cette heure ci, la porte s’ouvre et se referme presque aussitôt sur 4 personnes : nous, un japonais et un canadien. Nous attendons. Un homme arrive avec quelques passeports et commence la distribution : le japonais ravi embrasse son visa (un peu de retenu, voyons, ce n’est qu’un morceau de papier), et nous, nous sommes surpris et heureux de voir que l’on nous accorde 1 mois de tourisme.

Le canadien louche sur notre visa et semble furieux : il a obtenu une durée plus courte après avoir essayé un refus la semaine précédente. Nous ressortons contents d’être libérés de cette formalité. Nous n’aurions même pas eu d’interrogatoire. Trop facile. La chance est avec nous.

Le 16 octobre est aussi le jour où se joue la paix au Proche Orient. En effet, Barak, arafat, Clinton, Moudarak doivent tenter de préserver la paix, après les différents affrontements qui ont eu lieu.

Nous voyons à la télévision ou dans les journaux différents lieux où nous sommes passés et où maintenant fusillades et jets de pierres sont le lot quotidien. Avec un pincement au cœur, nous reconnaissons à peine le vieux Jérusalem, le mur des lamentations, le dôme du Rocher, les souks, Béthléem.

Nous sommes tristes et septiques quant à l’issue du sommet de Sharm El Sheih, en Egypte, où nous sommes passés d’ailleurs aussi.

Une fois notre visa d’Iran, en poche, nous ne tardons pas à quitter Istanbul et à nous rendre en Cappadoce, passage obligé en Turquie.

Pour arriver dans ce lieu unique, nous empruntons un train, le Dogu Ekspresi, est-ce un express ? Si on veut …. Nous parcourrons 770 kms en 17 h.

Mais cela ne nous gêne pas car premièrement nous aimons voyager en train : on peut y faire d’agréables rencontres et contempler tranquillement les paysages et deuxièmement ce voyage en train ne nous aura coûté que 25 F chacun. Time is money, non ?

Nous voyagerons dans un compartiment où se succèderont plusieurs voisins. Tous nous donneront à manger alors que nous avons un sac plein de nourriture et plusieurs nous inviteront à dormir chez eux. Incroyable, bien que l’on ne parle pas la même langue, quelques mots et quelques gestes suffisent et une amitié sincère peut se nouer.

Tout au long du trajet, nous verrons d’immense tas de betteraves qui se sont transformées en sucre. Une fois en Cappadoce, ce ne sont plus des betteraves que nous voyons mais des tonnes de cucurbitacées apparement cultivée uniquement pour leurs graines qui sont mangées salées.
 

Vendredi 20 octobre,

nous débarquons à Görenne (village ultra touristique mais situé en plein milieu de la Cappadoce) à la nuit tombante, sous la pluie et dans un froid de canard…Nous dégotons une charmante petite chambre, non chauffée…, dans une des nombreuses pensions du coin.

Le pessimisme commence à gagner Rachel quand on lui apprend que la veille, le soleil brillait de tous ses feux et que les prévisions météos pour les jours à venir ne sont pas encourageantes.

Enfin …, après une soupe bien chaude et une bonne nuit sous les 3 couvertures généreusement prêtées par l’hôtelière, ça devrait aller mieux !…

En effet, nous passerons finalement 2 jours et demi tout à fait agréables, sous un ciel plein de variantes : soleil, grisaille, pluie et même de la neige !

Rien, ou presque, ne nous aura échappé :

les églises troglodytes du musée en plein air de Görenne avec leurs fresques murales où les visages des personnages ont été effacés par les iconoclastes ; les habitations genre " famille Pierre-à-feu ", directement creusées dans le rocher ; les pigeonniers où les paysans du début du siècle récupéraient encore la fiente des pigeons pour l’utiliser comme engrais ; la cité souterraine de Derinkuyu, labyrinthe de pièce et de galeries s’enfonçant jusqu’à 85m de profondeur, où 10 000 personnes pouvaient se cacher pendant les invasions…

Mais tout compte fait, ce que nous aurons préféré, ce sont les promenades improvisées à travers les vignes et les vergers dans le creux des vallées où se trouvent des grands blocs de roche aux formes étonnantes (voire osées …) : on les appelle les cheminées de fée mais nous, nous y aurons aussi aperçu la silhouette de merlin l’enchanteur, le profil d’une femme au menton pointu et bien d’autres choses encore…

Petite anecdote

Dimanche 22 :

Les rues sont désertes car les Turcs sont coincés chez eux toute la journée pour attendre…les agents de recensement national.

Dur, dur pour le stop ! Pourtant, alors que nous entamons le retour vers notre pension préférée, une voiture s’arrête près de nous et nous voilà en compagnie de trois journalistes et d’une charmante jeune fille qui finit par nous faire remplir les fiches du recensement…
Et 2 turcs de plus, 2 !
 
 

Quelques brèves


F Histoires d’argent : En Egypte existent des billets de 5 Livres Egyptiennes. Ces billets ne valent en fait que 10 centimes français, si bien que nous nous retrouvons avec des très grosses liasses de billets.

Les gens dans la rue d’ailleurs n’arrêtent pas de compter leur argent. Nous voilà maintenant en Turquie et nous sommes millionnaires. 1 franc français vaut 90 000 livres turques. Nous avons donc dans notre portefeuille des billets de 10 millions ! Les conversions ne sont donc pas toujours très faciles.

Quant à David, numismate, il se fait un plaisir de conserver quelques spécimens.
 
 

F Un dernier conseil : Regardez le film de Midnight Express en crypté !

Il n’y a pas un pays plus accueillant : Tous les jours on nous offre le thé. Nous nous installons dans des cafés et nos voisins, le serveur ou le patron nous empêchent de payer. Incroyable !

Le stop est aussi très facile. Une voiture a même fait un demi-tour pour nous emmener. Rien que pour la journée du 23 octobre, 9 voitures et camions nous ont transporté.

Voici deux routiers (photos d’identité) qui nous ont pris en stop, payé à manger et nous avons dormi tous les 4 dans le tracteur du camion.

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