Carnet de Route n°5
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Téhéran (Iran), le 1er novembre 2000 :

Le mehraba (bonjour turc) a laissé place au salaam (bonjour iranien) depuis quelques jours. Apres Istanbul, nous avons découvert les paysages de la Cappadoce ou nous avons eu droit à la neige! Ils sont bien loin les 45 degrés de Louxor!

Pour rejoindre l'Iran, nous avons enfin usé nos pouces : 700 km en camions et voitures en tout genre... Nous avons pu faire la connaissance de Turcs et de Kurdes très sympas : les uns nous invitant à manger, les autres nous offrant des cadeaux. Nous avons même dormi une nuit dans la cabine d'un camion (un peu étroit... pour 4 personnes!) et David a conduit une des voitures qui nous avaient pris car le chauffeur était fatigué.

A la frontière entre la Turquie et l'Iran, nous sommes encore une fois passés sans fouille ni interrogatoire et le soir même, nous étions chez Ahad (rencontre dans notre hôtel d'Istanbul) à Tabriz. Nous n'avons pas tardé à apprécier la chaleur de l'accueil iranien : repas copieux et savoureux, chambre mise à notre disposition, soirée danse et musique...

Nous sommes maintenant à Tehran chez des espérantistes qui nous dorlotent et nous empêchent de payer quoique ce soit! Tous les jours, nous sommes promenés, nourris...

Album Photo:


En train de vous envoyer de nos nouvelles...


Goûtant l'hospitalité iranienne


Lecture des nouvelles

Famille de Mojtaba
avec Reza kaj Amir,
nos amis esperantistes de Téhéran.

Nous avons même reçu des cadeaux!


Une de nos chambres...


Iranien curieux de savoir
comment nous faisons pour rencontrer
des hôtes en Iran "Esperanto" est la réponse!

Discussion avec un autre "David" qui voyage en Asie depuis 17 mois


Aujourd'hui, nous avons obtenu le visa pour le Pakistan que nous atteindrons à la fin du mois, après avoir visite un peu plus l'Iran... A suivre...


Carnet de route:

Nous vous avions laissés sur les routes de Cappadoce (en Turquie), si nous nous souvenons bien. Eh bien sachez que nous avons poursuivi notre voyage jusqu’à la frontière avec l’Iran en faisant du stop pendant 3 jours et en partageant les repas et même une nuit avec nos chauffeurs. (Nous avons même été pris en stop par un homme qui était assez fatigué. Si bien qu’il a donné le volant à David.)

Pourtant, vue de France, cette région Est de la Turquie nous paraissait un peu dangereuse. Mais nous avons préféré nous fier aux témoignages d’autres voyageurs qui avaient eu de bonnes expériences dans ce coin et nous ne l’avons pas regretté.
 
 

Frontière Turquie - Iran, à Gürbulak




Je (Rachel) ne sais pas si c’est parce que nous y sommes arrivés fatigués et juste avant la nuit, mais toujours est-il que ce poste frontière m’a paru gris, sale et assez sordide. Pourtant, encore une fois, les formalités ont été accomplies rapidement et sans difficultés (toujours pas de questions ni de fouille) et nous n’avons attendu que quelques minutes dans la zone de " no man’s land " (une sorte de hangar où des portraits d’Attatürk et Khomeyni se font de l’œil…).

Par contre, une fois du côté iranien, nous étions complètement perdus quand il a fallu changer de l’argent. Bien sûr, il n’y avait pas de bureau de change ou de banque mais une foule de changeurs "au noir" nous attendait. Mais le pire, c’était que le rial (monnaie iranienne) avait été dévalué depuis la publication de notre guide et que même le taux de change que David avait trouvé sur Internet semblait totalement différent de celui qu’on nous proposait !

Du coup, nous avons changé uniquement ce qu’il nous restait de livres Turques, histoire de pouvoir prendre le bus jusqu’à la première ville, Bazargan. Là, nous avons appelé Ahad (Iranien que nous avions rencontré à Istanbul) qui nous a indiqué le taux correct (1dollard contre 8000 rials) avant de nous inviter à venir le soir même chez lui, à Tabriz (à environ 300 km de Bazargan) : nous étions sauvés !…
 
 

Nos étapes

La première :

3 jours à Tabriz, nous a permis de découvrir la diversité et la qualité de la nourriture et surtout du pain iranien. Finis nos pique-nique turc ! Nous avons d’ailleurs eu du mal à suivre le rythme, d’autant plus que nous avions intérêt à faire honneur à chaque nouveau met pour ne pas offenser la cuisinière et par conséquence la famille !

Nous garderons aussi le souvenir du magnifique gigantesque et très ancien marché couvert toujours plein de vie et l’averse de grêle qui nous a surpris pendant notre ascension de la montagne qui domine la ville.

La semaine suivante :

Nous l’avons passée à Téhéran en compagnie de différents espérantistes qui nous ont accueillis chaleureusement et ont tenté " à leur manière " de nous aider dans nos démarches et notre visite de cette gigantesque capitale super-polluée et encombrée. La nuance " à leur manière " signifie seulement que parfois, nous aurions préféré être un peu seuls et pouvoir faire ce que nous voulions, quand et comme nous le voulions…Mais il faut s’adapter.

Nous aurons donc visité quelques parcs et autres mausolés, usé(et même abusé) d’Internet, obtenu notre visa pour le Pakistan (5 jours de transit), visité les bureaux du quotidien " Iran " (qui aura même publié un article sur nous !) et savouré un petit bol d’air pur sur les pentes du mont Darband. Ah, j’allais oublier que nous avons aussi pu regarder les nouvelles sur Arte et la 5ème grâce au satellite (bien que ça soit interdit en Iran) : ça faisait longtemps !…

Nous avons ensuite quitté nos nouveaux amis – avec des sacs encore plus lourds qu’avant à cause des cadeaux qu’ils nous avaient offerts –pour 3 petites semaines de voyage itinérant (1 jour par-ci, 3 jours par-là) en bus, où nous avons fui les sites archéologiques et les centre-ville pour nous perdre dans la montagne.

Au cours d’une de nos escapades, nous avons même croisé une villageoise qui nous a invité chez elle : nous avons essayé de communiquer en utilisant tous les documents que nous avions sur nous (carte de l’Iran, photos et mini dictionnaire de notre guide), on nous a offert un petit en-cas local (œuf dur, pain et graisse de mouton à tartiner…) et après une bonne dizaine de thés, le père a fini par tuer un canard en notre honneur !

Nous avons donc partagé le diner et la veillée avec la famille réunie autour de la cuvette de braises (pas de chauffage électrique ni de cheminée) pour ne rentrer à l’hôtel qu’à 10h du matin, le lendemain, alors que la nuit était déjà payée…

Nous avons ensuite mis le cap vers le centre :

pour voir de nos propres yeux Esfahan, la ville surnommée " la moitié du monde " !

Nous n’avons pas été déçu du détour même si le fleuve où nous devions admirer le reflet des magnifiques ponts de pierre était à sec pour nettoyage ! Original, non ?.

Quand aux mosquées, elles étaient en effet aussi extraordinairement décorées et brillantes à l’intérieur qu’a l’extérieur et David a particulièrement apprécier de jouer avec l’incroyable écho renvoyé par le dôme de la mosquée Iman

Toujours dans le centre, nous avons fait une pause " anniversaire " (eh oui, Rachel a fêté ses catherinettes avec le voile !) dans une maison de thé de la ville de Yazd, où nous avions rencontré des voyageurs français (dont un couple et leur fils de 4 ans, partis pour 2 ans en Land Rover). Rachel se souviendra longtemps de cet anniversaire " extraordinaire "…

Pour notre dernière étape iranienne :

Nous avons choisi Mashhad (au Nord – Est) où nous étions invités par Keyhan (espérantiste) avant même notre départ de France !
Grâce à lui, nous avons pu pénétrer dans le gigantesque et superbe sanctuaire de l’Emam Reza, qui constitue le premier lieu saint d’Iran pour les musulmans alors que nous étions presque sûrs que ce serait impossible.

En fait, il a suffit à Rachel d’endosser un chador noir (quelle galère pour monter les marches !) et David n’a eu aucun problème.

Nous avons aussi profiter d’être dans le coin pour visiter une mosquée en bois construite au beau milieu d’une ferme ( ? !) de Neishabur où se trouve aussi la tombe d’Omar Khayyam (célèbre mathématicien, astronome, philosophe et poète persan du XIème siècle) que nous avions appris à connaître avec beaucoup de plaisir grâce au roman " Samarcande " d’Amin Maalouf.

Sans oublier la tombe du poète Ferdosi dont la fresques scultées représentent les épisodes de Shahnama (poème de 50 000 couplets qui raconte les exploits d’un héros), l’équivalent iranien de " l’Odyssée " d’homère.

Nous avons été étonnés de constater qu’aujourd’hui encore les Iraniens vénèrent ces poètes et bien d’autres (Hafez, Attar…) et d’apprendre qu’il existe même un jeu télévisé où les participants doivent réciter (par cœur !) des poèmes commençant par la dernière lettre du poème récité par le concurrent précédent. Incroyable mais vrai !

Nous avons passé notre dernière nuit en Iran dans un bus 1001km en 15h à travers la zone désertique qui longe l’Afghanistan. Autant dire que nous avons évité de nous éloigner des autres voyageurs…Mais une fois de plus, tout s’est très bien passé et notre séjour en Iran s’est terminé sans que nous ayons rencontré le moindre terroriste !

David & Rachel

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